Articles originaux
Ce onzième numéro de la « Revue Gabonaise d’Histoire et Archéologie » comprend dix contributions scientifiques qui éclairent encore un peu plus l’histoire du monde et de l’Afrique. Les auteurs abordent un éventail de sujets allant de l’histoire ancienne à l’histoire contemporaine.
Mian Newson Kassy Mathieu Assanvo, de l’université Félix Houphouët-Boigny Abidjan (Côte d’Ivoire), traite de la perception de la médecine hippocratique par le philosophe Platon. Il se concentrant spécifiquement sur la médecine diététique d’Hérodique de Selymbria. L’auteur montre que Platon critique cette forme de thérapie qu’il considère avilissante pour le patient, car elle restreint sa vie sociale et sa liberté individuelle. Le traitement est décrit comme une mort lente, menant à une existence recluse. Platon soutient que cela va à l’encontre de la nature humaine et préfère la mort à une vie dépourvue d’interaction sociale. En outre, MIAN Newson Kassy Mathieu ASSANVO souligne le fardeau financier et l’ostracisme social auxquels sont confrontées les personnes aux moyens modestes qui suivent ce traitement.
Patrick Joël Adjivessode, de l’université d’Abomey-Calavi (Benin), discute de l’interprétation de l’affirmation selon laquelle « en Afrique, le roi a droit à la vie et à la mort sur ses sujets ». Il explore l’idée qui relève que les rois africains avaient un pouvoir illimité et se demande si cette affirmation s’aligne sur les traditions africaines et les réalités de la gouvernance africaine précoloniale. Il recourt à une approche méthodologique basée sur la recherche documentaire et l’analyse de données pour interroger cette acception.
Kokou Apegnon, de l’université de Lomé (Togo), examine les origines et les caractéristiques du peuple Bèdrè au Togo. Il sillonne leur environnement géographique, leur organisation politique, sociale et économique avant leurs premiers contacts avec les Européens. Pour ce faire, il s’appuie sur des sources orales et écrites pour donner un aperçu de ce groupe moins connu.
KASSI Pascal Tano, de l’université Félix Houphouët-Boigny Abidjan (Côte d’Ivoire) raisonne l’émergence puis l’exclusion des Africains du secteur forestier en Côte d’Ivoire à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. À l’origine, les Africains dominaient l’industrie, mais en 1912, avec la complicité active de l’administration, de puissantes entreprises européennes ont progressivement pris le contrôle. L’auteur montre comment les politiques coloniales ont conduit à la spécialisation sociologique de l’économie ivoirienne et à la conversion des Africains au secteur agricole. L’analyse repose sur des sources orales et écrites.
Alain Konan Brou, de l’Université Félix Houphouët-Boigny Abidjan (Côte d’Ivoire), s’intéresse à la vie et aux actions d’Arthur Verdier, un marchand français qui a joué un rôle important dans la préservation des intérêts français en Côte d’Ivoire pendant la période coloniale. Né à La Rochelle en 1835, Verdier fait face à des difficultés financières et se lance dans une carrière en Afrique. Il parcourt le monde en tant que marin et établit finalement ses propres postes de traite à Grand-Bassam et à Assinie. Bien qu’il soit moins connu que d’autres explorateurs de la même époque, il apparaît que la détermination et le sens des affaires de Verdier ont contribué à protéger les intérêts français des ambitions anglaises dans la région.
Fabrice Nfoule Mba, de l’Institut de Recherche en Sciences humaines (Gabon), observe l’évolution de deux systèmes d’administration publique, « ouvert » et « fermé », dans des contextes politiques, sociaux et économiques différents. Il explore la transformation de ces systèmes au fil du temps, menant à des modèles de gestion hybrides. L’étude se concentre sur les XIXe et XXe siècles. Elle commence par la mise en œuvre du système d’administration publique basé sur l’emploi aux États-Unis et l’adoption de modèles basés sur la carrière dans l’Afrique francophone post-indépendance. Les caractéristiques, les avantages et les inconvénients des systèmes ouverts et fermés sont examinés, ainsi que le processus d’hybridation entre eux tout au long de l’histoire.
Arnaud Achille Gbènassou Gnidehoue, de l’université d’Abomey-Calavi (Benin), aborde le phénomène des enfants placés, appelés Omo Odo, au Bénin, en particulier chez les Yoruba à Porto-Novo. Il met en évidence l’augmentation du nombre d’enfants employés dans les foyers, principalement des filles, et la concentration de cette pratique dans certaines régions. L’étude examine l’évolution historique de ce phénomène entre 1990 et 2010, les origines géographiques et identitaires des enfants placés, ainsi que l’évolution des relations entre les Omo Odo et leur famille d’accueil.
Prince Nico Tchoudja, de l’université de Douala, scrute l’impact de la vente informelle de pattes et de queues de bœufs sur la santé des consommateurs et l’écosystème de Yaoundé. Il rappelle que la dévaluation du FCFA en 1994 a entraîné des difficultés économiques et sociales pour de nombreux ménages camerounais et a conduit une importante migration vers Yaoundé, la capitale politique du pays. Les migrants du nord, particulièrement, ont investi le secteur consacré à la vente informelle de pattes et de queues de bœufs ; une activité prospère dans les marchés de la ville. Cependant, cette commercialisation paraît avoir mis en péril la santé des populations et l’environnement.
Mamadou Yeo, de l’Université de San Pedro (Côte d’Ivoire), fixe le regard sur l’impact de la crise sociopolitique en Côte d’Ivoire entre 2002 et 2009 sur le projet de développement des cultures du soja dans le nord-ouest du pays. Il explore les conséquences de la crise sur les paysans, les techniciens agricoles, la main-d’œuvre, les installations et les équipements du projet. Il recourt à une méthodologie combinant la recherche documentaire et les enquêtes de terrain pour analyser les données collectées. Il révèle que la crise a interrompu les activités du projet, a influencé la relation entre la rébellion armée et les paysans, et a entraîné des efforts mitigés de relance du projet.
Thierry Hugues Adoubi et Hyacinthe Digbeugby Bley, des universités Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire) pour le premier et Félix Houphouët-Boigny Abidjan (Côte d’Ivoire) pour le second, analysent l’implication de l’Église catholique dans le processus électoral en Côte d’Ivoire en 2020. Les auteurs soulignent les préoccupations de l’Église face à la détérioration de l’environnement sociopolitique, notamment les polémiques autour de la Commission Électorale Indépendante. Ils examinent les actions de l’Église pour promouvoir des élections apaisées et évaluent l’impact de son implication sur le processus électoral.
Dr Martial Matoumba,
Secrétariat HISTARC
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