Articles originaux
Colonisation et sociétés secrètes gabonaises : la fabrication du mythe du sorcier autochtone (1931-1964)Fabrice Anicet MOUTANGOU, p. 7-32.
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François Gning et le « mouvement jaune » dans les deux grèves des cheminots africains à Thiès (1938-1947)N’goran Gédéon BANGALI, p. 33-56.
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L’antagonisme entre Houphouët-Boigny et Sékou Touré à l’épreuve des contorsions politiques sur l’émancipation de l’Afrique et des rixes diplomatiques entre la Côte d’Ivoire et la Guinée (1956-1972)Kouakou Laurent ASSOUANGA, p. 57-80.
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La police camerounaise : force supplétive de l’armée dans la lutte contre le maquis (1959-1971)Rose Nadine MAHOULA NDJOKWE, p. 81-100.
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Anachronismes mémoriels et fabrique de l’oubli : comprendre la crise anglophone au Cameroun (1961-2016)Alphonse Zozime TAMEKAMTA, p. 101-128.
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La congrégation des Salésiens au Gabon : une histoire des implantations (1964-2000)Michel ASSOUMOU NSI, p. 129-152.
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Les groupes d’animation du Parti Démocratique Gabonais : Cellules de base militantes, instruments de propagande de masse ou cercles ascensionnels (1968 - 2007) ?Omer Arsène IVORA MOUANGOYE, p. 153-180.
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La problématique de l’autochtonie dans le partage du pouvoir politique dans la ville de Lambaréné au Gabon de 1990 à 2018Gérémie David MOULECKA, p. 181-204.
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la désintégration de l’État centrafricain aux réponses sécuritaires de la CEEAC (1990-2016)Emmanuel NDZENG NYANGONE, p. 205-232.
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Éditoral n°7 (volume 2). Colonisation, résistances et mémoires : enjeux politiques en Afrique au XXe siècle
Ce second volume du numéro 7 explore les dynamiques complexes de l'histoire coloniale, des luttes politiques, et des conflits mémoriels qui ont marqué le continent africain au cours du XXe siècle et au-delà. Les contributions rassemblées ici mettent en lumière des sujets souvent restés dans l'ombre des récits dominants, apportant ainsi une profondeur et une compréhension nouvelles à des événements qui continuent de façonner les réalités contemporaines.
Fabrice Anicet Moutangou ouvre ce volume par une analyse de la colonisation au Gabon à travers le prisme des sociétés secrètes et de la fabrication du mythe du sorcier autochtone entre 1931 et 1964. Cette étude montre comment les colonisateurs ont instrumentalisé ces croyances pour asseoir leur domination, tout en mettant en lumière la résistance subtile des sociétés locales face à cette manipulation idéologique. L’auteur révèle les mécanismes complexes de la construction du pouvoir colonial, ainsi que les formes de résistance culturelle et spirituelle qui ont émergé en réponse.
N’goran Gédéon Bangali s’intéresse ensuite à François Gning et au « mouvement jaune » dans les grèves des cheminots africains à Thiès entre 1938 et 1947. Cette étude met en lumière la naissance d’un mouvement ouvrier africain dans un contexte colonial oppressif. À travers ces luttes, c’est l’émancipation sociale et politique des travailleurs qui se dessine, ainsi que les prémices des revendications nationalistes qui allaient suivre.
Kouakou Laurent Assouanga explore un autre pan des rivalités politiques africaines avec son analyse de l’antagonisme entre Houphouët-Boigny et Sékou Touré. De 1956 à 1972, ces deux figures majeures de l’histoire africaine incarnent deux visions divergentes de l’émancipation du continent. L’auteur éclaire les tensions politiques et diplomatiques entre la Côte d'Ivoire et la Guinée, révélant les luttes d’influence qui sous-tendaient la quête d'indépendance de l’Afrique.
Rose Nadine Mahoula Ndjokwe propose quant à elle une étude sur la police camerounaise et son rôle en tant que force supplétive de l’armée dans la lutte contre le maquis entre 1959 et 1971. Son analyse relève les stratégies de répression employées par l’État face aux mouvements d'insurrection, soulignant le rôle ambigu de la police dans la gestion des crises politiques au Cameroun.
Alphonse Zozime Tamekamta, dans son texte sur la crise anglophone au Cameroun, explore les anachronismes mémoriels et la fabrique de l’oubli qui ont contribué à la dégradation de la situation entre 1961 et 2016. En replaçant la crise actuelle dans une perspective historique, l’auteur montre comment les fractures coloniales non résolues continuent de nourrir les tensions identitaires et politiques.
L’article de Michel Assoumou Nsi sur l’histoire des implantations de la congrégation des Salésiens au Gabon entre 1964 et 2000 conduit le lecteur dans l’histoire religieuse. À travers l’analyse des actions de cette congrégation, l’auteur révèle l’influence des missions catholiques sur les structures sociales et éducatives du Gabon, tout en soulignant les interactions entre le religieux et le politique.
Omer Arsène Ivora Mouangoye explore le rôle des groupes d’animation du Parti Démocratique Gabonais, entre 1968 et 2007. L’auteur questionne leur fonction : étaient-ils de simples instruments de propagande ou de véritables cellules d’ascension sociale et politique ? Cette réflexion sur les pratiques politiques gabonaises éclaire les mécanismes de mobilisation de masse dans un cadre autoritaire.
Gérémie David Moulecka propose une étude sur la problématique de l’autochtonie et du partage du pouvoir politique à Lambaréné, au Gabon, de 1990 à 2018. À travers cette analyse, il montre comment les questions d’identité locale continuent de structurer la politique gabonaise, exacerbant parfois les tensions entre groupes ethniques dans la compétition pour le pouvoir.
Enfin, Emmanuel Ndzeng Nyangone clôt ce numéro par une analyse de la désintégration de l’État centrafricain et des réponses sécuritaires de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) entre 1990 et 2016. Il dresse un bilan des interventions régionales face aux crises en République centrafricaine. Il souligne les défis majeurs auxquels fait face la stabilité de cette région.
À travers ces différentes contributions, ce second volume du numéro 7 illustre la diversité et la complexité des trajectoires historiques des sociétés africaines. Ces études, profondément ancrées dans les réalités locales, rappellent que l’histoire de l’Afrique ne peut se comprendre sans une attention particulière aux interactions entre les forces coloniales, les résistances locales, et les dynamiques internes propres à chaque société.
Dr Martial Matoumba,
Secrétariat HISTARC
>>> Le livre imprimé de HISTARC N°7 - volume 2 est disponible ici
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